Innorobo est devenu en quelques années seulement le rendez-vous incontournable de la robotique pour tous les professionnels et les passionnés de robotique (un grand merci à Catherine Simon sans qui cet événement n'existerait pas). Outre la création d'un fond d’investissement Robolution Capital de 80 millions d'Euros, l'événement majeur de cette édition fut sans nul doute la première présentation publique du robot humanoïde Roméo d'Aldebaran Robotics.
Pour mémoire, Romeo est un projet de développement de robot humanoïde autonome piloté par une équipe d'Aldébraran et supporté par le pôle de compétitivité Cap Digital.
C'est un projet du Fond Unique Interministériel (FUI) financé par la
DGCIS (Ministère de l’Économie et des Finances), la Région Ile de France
et la Ville de Paris. Les partenaires initiaux de ce projet, outre Aldebaran Robotics, sont : Acapela, As An Angel, CEA LIST, CNRS LIMSI, INRIA, Institut de la Vision, LAAS, LISV de l'Université de Versailles Saint Quentin, LPPA du Collège de France, Spirops, Telecom ParisTech, Voxler. Un coup de chapeau au passage à la société SPIROPS spécialisée en IA et créée par l'un de mes anciens thésards, Axel Buendia.
Venons-en à Roméo. Ce robot humanoïde a un côté "serviteur docile" qui rappelle Robin Williams dans l'Homme Bicentenaire, réalisé par Chris Colombus (1999) d'après un roman de l'incontournable Isaac Asimov. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne fait pas peur. Sa taille d'un mètre quarante le rend assez grand pour être utile dans le contexte de l'aide à la personne, tout en lui donnant la corpulence rassurante d'un jeune homme. Il doit être capable à terme de se repérer face à des obstacles, de marcher,
porter des objets voire des humains, l'objectif étant qu'il puisse être un robot d'assistance aux personnes dépendantes. J'ai apprécié au passage la présence d'un bouton (rouge) d'arrêt d'urgence dans son dos, système que j'appelais de mes vœux dans mon essai sur les 3 lois de la robotique. Roméo est en développement et il n'est pas encore totalement autonome, puisque la démonstration nécessitait quand même deux ingénieurs en "back-office" qui pilotaient et contrôlaient tous ses faits et gestes.
Ce projet montre clairement le dynamisme français dans ce jeune secteur de la robotique de service. Reste la vraie question qui me taraude l'esprit : où est donc passée Juliette ?