Wednesday, September 26, 2012

Vivre avec les Robots au Festival Int. du Film Scientifique ParisScience

Le documentaire de 52' "Vivre avec les robots" réalisé par Elodie Fertil (Gedeon Programmes) fera partie des films présentés lors du Festival International du Film Scientifique des 4 au 9 octobre prochains. Pour mémoire, je présente dans le documentaire certains de mes travaux de recherche sur l'Intelligence Artificielle et plus particulièrement le projet d'agent conversationnel Minna House basé sur la technologie EVA (Evolutionary Virtual Agent), une jeune psychothérapeute au caractère bien trempé. Ce projet était un clin d’œil à la célèbre Eliza créée au MIT par Joseph Weizenbaum entre 1964 et 1966. Le nom de Minna House fait référence d'une part au fameux Docteur House qui lui a légué quelques unes de ses répliques acides et odieux traits de caractères, et à Minna Bernays-Freud (1865-1941), belle-sœur et "amie" du célèbrissime théoricien de la psychanalyse.
J'interviendrai dans un débat avec les jeunes spectateurs après la projection du film le jeudi 4 octobre de 16H00 à 17H30 au Grand Amphithéâtre du Muséum d'Histoire Naturelle à Paris. La soirée Palmarès aura lieu au même endroit le mardi 9 octobre à 18H30. Que le meilleur gagne!

Sunday, September 23, 2012

Chopin et les androïdes

Frédéric Chopin a eu (1810-1849) une vie courte mais intense. Il fortement influencé par sa musique le courant romantique. ce grand artiste ne pouvait avoir manqué de voir les grands automates qui étaient exposés partout en Europe, ces précurseurs de nos robots modernes. Voici d'ailleurs un extrait surprenant de ses correspondances de 1846 traduites en français :
"En ce moment, je n'ai à Paris aucun de mes camarades d'école. Mais à propos de découvertes, en voici une qui est davantage de mon domaine. Monsieur Faber, de Londres, mécanicien très adroit et professeur de mathématiques a exposé un automate de sa fabrication. Il l'a nommé Euphonia. Cet automate prononce distinctement non un ou deux mots, mais de longues phrases. De plus, il chante un air de Haydn et le God Save The Queen. Si les directeurs d'opéras avaient à leur disposition beaucoup de ces androïdes, ils n'auraient plus besoin des choristes qui coûtent cher et causent de l'embarras. C'est chose étrange qu'on puisse arriver à ce résultat à l'aide de leviers, de soufflets, de soupapes, de chaînettes, de tuyaux, de ressorts, etc., etc. Je vois ai parlé autrefois du canard de Vaucanson qui digérait ce qu'il mangeait. Vaucanson avait créé aussi un androïde jouant de la flûte. Mais jusqu'à présent aucune machine n'avait chanté God Save The Queen. L'Euphonia en question est visible depuis deux mois à l'Egyptian Hall (Comme Bartek doit le savoir, c'est un endroit consacré à l'exhibition de toutes sortes de curiosités)."
L'image de gauche montre en haut l'une des rares photographie de Chopin et en dessous une photographie d'Euphonia.

Saturday, September 15, 2012

Le sourire mystérieux de la Musicienne

Une semaine après mon retour de Neuchâtel et de la Chaux-de-Fonds, je garde encore en mémoire le sourire mystérieux de la Musicienne. Il n'est certes pas comparable à celui, plus célèbre, de la Joconde, mais cette créature artificielle animée dégage un charme étrange et une étonnante impression de vie. Ce merveilleux automate est une véritable œuvre d’art, l’un des androïdes parmi les plus célèbres du siècle des Lumières. Il a été réalisé, comme trois autres automates (l’un d’eux a disparu) par Pierre Jaquet-Droz, son fils Henri-Louis et Jean-Frédéric Leschot entre 1767 et 1774. La musicienne est une joueuse d'orgue qui peut réellement interpréter cinq motifs musicaux différents. En effet, ce n’est pas une simple boîte à musique, mais c’est l’androïde qui enfonce les touches d'un orgue avec ses doigts. Elle respire et suit des yeux le jeu de ses mains, elle fait des mouvements du torse comme un véritable organiste, et termine son récital par une révérence au public. Mais, même lorsqu’elle ne joue pas, la Musicienne semble encore plus vivante : sa poitrine se soulève et s’abaisse lentement, des mouvements subtils animent sa tête et ses yeux. En fait, on ne les remarque pas dans un premier temps, et il faut l’observer plus attentivement pour déceler ces infimes mouvements qui procure l’étrange sensation d’un être à jamais emprisonné en l’animé et l’inerte, entre la vie et la mort. Il y a beaucoup d’empathie pour cette musicienne mais, en même temps, son aspect mystérieux dérange. Nous sommes au bord de la vallée de l’étrange.
Pour arriver à ce résultat, les créateurs de la Musicienne ont choisi une jeune femme et non une adulte. La boucle d’animation dans la posture d’attente est très subtile, à peine perceptible. Elle n’a rien à envier aux animations stochastiques du même type que l’on utilise pour animer nos avatars et nos robots modernes. J’ai eu également l’occasion de voir les « dessous » de la belle et j’ai été étonné de voir le « réalisme » des détails de la poitrine. Je ne posterai pas ces images, eut égard au respect que je porte à la Musicienne, mais cela illustre bien le soin du détail apporté à la réalisation de l’automate, même sur des aspects qui, a priori, ne sont pas perceptibles par le spectateur. Cela confirme l’un des points importants pour la création d’un personnage inoubliable : même si l’on n’en perçoit que 20%, les autres 80% sont nécessaires et concourent à construire sa personnalité, à lui donner la richesse et la subtilité du vivant.

Monday, September 03, 2012

Colloque International de Neuchâtel sur les automates

Du 6 au 8 septembre prochains, j’ai le plaisir de participer au Colloque International « L'Automate, enjeux historiques, techniques et culturels » qui se tiendra au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel et au Musée internationald'horlogerie des Chaux-de-Fonds en Suisse. Outre la partie conférence forte stimulante (le programme est ici), nous aurons la chance de visiter les musées, dont la pièce phare est sans aucun doute la Musicienne d'Henri-Louis Jaquet-Droz. Un événement à ne pas manquer pour ceux qui se passionnent (comme moi) pour l’histoire des créatures artificielles. La figure ci-contre illustre plusieurs des conférences qui auront pour thème les androïdes et les automates au Moyen-Âge, période que j'ai peu étudié jusqu'à présent.