Il faut bien reconnaître que, le plus souvent, ce sont les capacités des technologies employées qui font l’objet des principales attentions lorsque l’on crée un agent intelligent ou, plus généralement, un personnage artificiel.
Parmi les questions récurrentes : Est-ce que l’IA se limite au syntaxique (recherche de mots clés, etc.) ou bien sémantique (analyse du sens, ontologie, etc.), est-ce un « vrai » système multi-agent, etc.
Parmi les questions récurrentes : Est-ce que l’IA se limite au syntaxique (recherche de mots clés, etc.) ou bien sémantique (analyse du sens, ontologie, etc.), est-ce un « vrai » système multi-agent, etc.
En fait, la technologie est certes importante, mais elle n’est en aucun cas déterminante. Le point crucial réside dans la création d’un personnage crédible ou mieux encore : inoubliable.
C’est la cohérence et la profondeur du personnage qui déterminent l’empathie des utilisateurs à son égard. Une fois ce constat effectué, il faut se rendre à l’évidence : la très grande majorité des projets d’agents conversationnels mettent en scène des personnages quelconques, sans profondeur, sans véritable histoire. Bref, ils nous apparaissent bien insipides. Comment alors s’étonner du faible engouement des utilisateurs…
Or, il est un domaine qui a compris cela depuis très longtemps. Je veux parler des scénaristes et des dialoguistes qui, pour le divertissement et la fiction, ont une expérience inégalable et des méthodologies créatives qui évitent les stéréotypes et favorisent la création de personnages forts et multi-dimensionnés. Ils savent créer des personnages auxquels le public adhère et s’identifie. Ils savent également comment maintenir le pacte fictionnel qui lie le spectateur au personnage : le personnage n’est pas réel, ils le savent, mais ils l’identifient comme « vivant » tout au long de l’histoire sans se poser des questions métaphysiques sur les technologies employées.
Parmi les livres qui traient de ce sujet, je recommande l’ouvrage de Linda Seger : « créer des personnages inoubliables » aux éditions Dixit, ou bien la version originale « Creating uforgettable characters ». Parmi les innombrables et précieux conseils, voici quelques questions intéressantes : Ai-je caractérisé mon personnage sur son rythme de phrasé, son vocabulaire, la longueur de ses phrases ? Le dialogue contient-il du sous-texte ? Suis-je attentif à l’opposition qu’il y a entre ce que dit le personnage littéralement et ce qu’il est réellement en train de dire ? Puis-je deviner, uniquement grâce au dialogue, la culture, l’ethnie, le niveau d’éducation ou encore l’âge du personnage ? Sans voir le nom des interacteurs, serait-il possible de dire que plusieurs personnages conversent ? Puis-je les identifier ?
La création d’un personnage est un processus complexe. Au final, il est comme l’iceberg : seulement 20% est visible, mais pour qu’il soit crédible les 80% invisibles sont indispensables. C’est ce qui donne des personnages profonds, forts, parfaitement dimensionnés, …inoubliables.
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