Les 6 et 7 décembre prochains, j'aurai le plaisir de participer à la treizième édition du colloque GYPSY sous la direction du Professeur René Fryman du Docteur Muriel Flis-Trèves au Centre Universitaire des Saint-Pères à Paris. René Frydman est connu car il a permis la première naissance d'un « bébé éprouvette ». J'interviendrai le vendredi 6 à 17H00 sur le thème « Demain tous cyborg ? ». Voici l'argument du colloque :
Mettre au monde… en laissant le hasard du génotype déterminer les différences et les ressemblances, le singulier et le semblable, l’unique et le commun. L’aventure est renouvelée par des millions d’hommes et de femmes.
Prolongement de soi, l’individu issu de l’ADN de ses parents n’en est pas moins un nouvel humain, ne se résumant pas à la somme des deux patrimoines génétiques.
S’il en est de même pour les enfants nés grâce aux techniques biomédicales, ces dernières bousculent et réaménagent nos schémas de pensées sur la maternité, la paternité, mais aussi l’altérité. Les figures additionnelles du donneur et de la donneuse de gamètes dans les couples, les maternités tardives, l’homoparentalité, la sélection des embryons dans les maladies génétiques, le choix du sexe, nous obligent à considérer l’être à qui l’on donne vie avec d’autres repères que ceux habituellement mis en oeuvre.
La gémellité pose aussi la question du semblable et du différent. Qui est l’autre pour son jumeau ? Que signifie vivre avec son semblable ? Et la ressemblance pourquoi intrigue t-elle ?
Le débat se prolonge autour d’enjeux qui sont déjà une réalité. Implémenter les technologies qui tiennent au corps comme les Googles Glass et bientôt l’iWatch, remplacer des membres par des prothèses ou être soigné par des cellules souches, le placement de micropuces, ce couplage entre cybernétique et nature humaine modifie notre notion du semblable ? Sommes nous déjà des hommes cyborgs ? Des hommes « augmentés » ? Comment vivra-t-on demain aux côtés de robots nous ressemblant en tous points, conçus pour nous assister dans toutes les tâches de la vie quotidienne, physiques ou intellectuelles ?
Que signifie d’autre part, s’identifier à l’autre pour les psychanalystes ? Les anthropologues, philosophes mais aussi juristes mesurent chaque jour la distance à conserver entre soi et l’autre pour s’impliquer sans se perdre. Les modalités à partir desquelles nous construisons notre regard sur nos semblables et notre amour pour l’autre, demeurent mouvantes et incertaines. L’altérité, une condition de l’émergence identitaire, ne survient-t-elle pas quand nous considérons et respectons son absolue différence ?
Les apports scientifiques, psychanalytiques, littéraires, artistiques, historiques, sociologiques, juridiques, politiques sur le thème de « l’autre, le semblable, le différent… » augurent des journées de réflexions passionnantes…
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