Monday, February 28, 2011

Quels seront les interfaces de recherche de demain ?

Vendredi prochain (4 Mars), je donnerai une conférence sur les interfaces de recherche dans le cadre de SEARCH 2011 au Pôle Universitaire Léonard de Vinci de 13h15 à 14h15 :

L’accès à l’information est devenu vital non seulement pour les entreprises mais pour pratiquement toutes les activités humaines. Depuis Archie en 1990, les moteurs de recherche ont certes progressé, mais leur interface est restée « sommaire » : un simple champ texte où quelques mots clés génèrent une interminable liste de liens. Cette situation semble d’autant plus paradoxale à une époque où les technologies de représentation de l’information n’ont jamais été aussi évoluées : images et vidéo, avatars 3D, réalité augmenté, etc.
Dans le roman de science-fiction prémonitoire (1984) de William Gibson, Neuromancer, Internet est le « cyberspace », un océan d’information omniprésent où les Intelligences Artificielles assistent les humains et où se croisent avatars et fantômes numériques.
La réalité va-t-elle rejoindre la fiction?
Quelles seront les interfaces de recherche de demain?

Sunday, February 20, 2011

Une Intelligence Artificielle Schizophrène

J'ai publié ces derniers temps sur un modèle d'IA « Schizophrénique. » En fait, je devrais dire « trouble de personnalités multiples » puisque la véritable schizophrénie est une maladie au cours de laquelle le sujet présente une dissociation, une désagrégation de sa personnalité, et non pas plusieurs identités successives définies. Le trouble de la personnalité multiple a été décrit pour la première fois dans les années 1980 aux USA. Les patients atteints présentent des alternances de personnalités différentes, et peuvent passer de l'un à l'autre sans pouvoir le contrôler. Développer une IA « schizophrène », en voilà donc une drôle d’idée. Déjà qu’elles sont profondément autistes, pourquoi faire des créatures virtuelles à personnalités multiples ?
C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps, mais le déclencheur a été la lecture du roman « Babylon Babies » de Maurice G. Dantec (1999) où une machine électronique vivante, dotée d'un cerveau bionique et d'organes de perception, est en fait une IA schizophrène. La même idée était déjà présente dans « Les racines du mal » en 1996. On retrouve aussi cette idée dans le film « virtuosity » de Leonard Brett en 1995 où un personnage synthétique composé à partir des personnalités de tueurs et de terroristes est utilisé pour entraîner la police. Je pense que cette idée d’une IA à personnalités multiples est extrêmement féconde et ceci pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, elle permet d’élaborer des personnalités virtuelles bien plus riches et crédibles. Les différentes « facettes » étant toujours présentes mais émergeants en fonction de l’environnement et des situations.  Les expérimentations que nous avons menées montrent clairement cet apport dans la diversité des comportements, ce qui rend la créature moins prévisible et plus réaliste. Néanmoins, l’inconvénient majeur réside parfois dans son instabilité comportementale puisque, par définition, elle peut passer d’une personnalité à une autre. Une solution (presque) évidente consiste à essayer de réguler le comportement global par un « métabolisme émotionnel. » Ce n’est probablement pas la seule solution. Dans les expérimentations, je n’ai utilisé qu’une dizaine de personnalités différentes ou complémentaires, ce qui est peu. Je pense qu’il en faudrait plusieurs centaines pour atteindre une sorte de stabilité statistique comportementale. Un tel nombre permettrait en effet de commencer réellement à étudier l’émergence d’une intelligence « machinique » : je fais référence ici entre autres à mes travaux sur les systèmes complexes au bord du chaos (automates cellulaires, Lifedrop, etc.).
La seconde raison est que ce modèle permet d’envisager plus sereinement l’apprentissage. En effet, les différentes personnalités ne sont pas limitées au seul dialogue avec un utilisateur. Elles peuvent également interagir et dialoguer entre elles, faire preuve pour certaines de motivation et de focalisation sur des objectifs : par exemple collecter des informations sur un sujet. Outre cet apprentissage de nouvelles connaissances, le modèle est également propice à une évolution comportementale, par exemple en utilisant des techniques de programmation génétique.
J’ai choisi le tableau de 1952 de Dali, « Galatée aux sphères », pour illustrer cette idée d’une intelligence artificielle émergeant de l’interaction d’un grand nombre d’agents. Dans un prochain post je parlerai des résultats que nous avons obtenus récemment dans le domaine de la recherche d’information en temps réel avec notre IA schizophrène…

Monday, February 07, 2011

Microsoft : Surface, Kinect et Sixth Sense

Depuis l'annonce de Surface en 2007, il semble que la stratégie de Microsoft s'oriente progressivement mais surement vers les nouveaux interfaces et la réalité augmentée. Après la vente de plusieurs millions de Kinect en quelques mois et devant l'apparition d'un véritable mouvement de hacking, Microsoft serait sur le point d'annoncer prochainement des drivers officiels et un kit de développement sur Windows. En outre, le fameux projet Sixth Sense de Pranav Mistry du MIT, présenté entre autres lors des conférences TED en 2009, se retrouve presque tel quel dans les prédictions publicitaires de la firme américaine. Au laboratoire, nous avons pour notre part essayé d'en trouver les sources mais sans succès, et cela malgré l'annonce à l'époque de leur disponibilité prochaine en "open source." Affaire à suivre...

Wednesday, February 02, 2011

Conférence: Intelligence Artificielle, l'approche systèmes complexes

Je donnerai une conférence dans le cadre de l'Institut Fredrik R. Bull le 8 février prochain à 16H30 au Pôle Universitaire Léonard de Vinci. Le titre de mon intervention est "IA : l'approche systèmes complexes."
Du super-ordinateur intelligent à la singularité technologique, l'intelligence artificielle (IA) a toujours fait l'objet de prédictions fantasmatiques. Cette image a été amplifiée par la littérature de science-fiction et les films à grand spectacles où l'IA est omniprésente et omnisciente. Malgré de nombreuses avancées, la réalité dans les laboratoire est bien plus laborieuse. Nous rappellerons brièvement l'histoire tumultueuse de cette discipline, puis nous tenterons de comprendre les raisons profondes qui limitent son développement. Nous proposerons enfin une nouvelle approche qui s'appuie sur les sciences de la complexité.