Saturday, June 01, 2013

Les plantes cyborgs arrivent !

J’ai eu le plaisir dernièrement de suivre en tant que « Directeur de projet » les travaux d’un étudiant du Strate Design College, Matthias Schmitt, ayant pour objectif de réaliser une colonie de plantes cyborgs. L’idée surprend au premier abord et peut même paraître saugrenue, mais elle est dans les faits très riche et porteuse de sens.
Le nom du projet GÅ.IA évoque évidemment  la déesse mère antique, mais aussi l’hypothèse Gaïa de l'écologiste anglais James Lovelock, tout en pointant l’utilisation de l’intelligence artificielle. Tout un programme...
Le robot est constitué d’une plateforme mobile comprenant la partie mécatronique, les capteurs et l’intelligence artificielle, le tout associé à une plante. On pourrait penser qu’il ne s’agit que d’un « pot de fleur mobile », mais la symbiose entre l’artificiel et la plante a été poussée pour donner au végétal ce qui lui manque : la mobilité, l’intelligence et la capacité de communiquer avec nous (notons au passage que les plantes ont naturellement ces capacités, mais nous parlons ici plutôt au sens anthropomorphique des termes). Dans son projet, Matthias envisage des colonies de plantes cyborgs communicantes, déambulant dans nos cités urbaines avec quatre types d’applications : protection (contre les moustiques par exemple), alimentation (porteuse de fruits ou d’herbes comestibles), antipollution (filtrantes et fixation de toxines), décoratives et odorantes (pour lutter contre la pollution visuelle et olfactive).
Utopique? Pas tant que cela, comme le prouve le nombre grandissant de projets robotiques consistant à doter les végétaux de capacités technologiques. Citons par exemple, le robot JAP- Jurema Action Plant de Ivan Henriques, le projet de robot contrôlé par une plante (et non l’inverse) de James Stone, les Plantas nomadas de Gilberto Esparza, ou bien encore Botanicus Interacticus d’une équipe de chercheurs de Disney Research et montré au Siggraph en 2012.
D’autres travaux de recherche tentent de tirer profit des capacités de transformation de l’énergie solaire des plantes. Citons par exemple les feuilles artificielles de Kane Jennings et Peter Ciesielski, ou celles de Ramaraja Ramasamy etYogeswaran Umasankar.
En outre, on peut imaginer des plantes cyborgs à toutes les échelles du vivant : de l’arbre (et forêts)  jusqu’aux colonies de micro-plantes, tirant partie des cybertechnologies, des biotechnologies et des nanotechnologies. Les applications potentielles couvrent alors de très nombreux problèmes actuels : énergie renouvelable, pollution, aide à la personne, etc.
Alors que les cyborgs humanoïdes sont souvent appréhendés comme des monstres, les plantes cyborgs annoncent une forme de réconciliation de la technologie et de la nature. Alors, bientôt des plantes cyborgs dans votre appartement pour vous tenir compagnie?

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